L’historiographie de la région du Fouta Toro semble sous-estimer la question des minorités, particulièrement les Soninkés.
Seul un ensemble de traditions familiales éparses et difficilement accessibles leur tiennent lieu d’histoire. Cette étude, qui s’appuie sur un ensemble important de sources, parfois inédites, et sur une démarche pluridisciplinaire, vise à combler ce vide historiographique et à écrire pour la première fois à l’écriture l’histoire des Soninkés à travers le temps et l’espace.
Il s’agit donc d’une étude qui va de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. A la fin du XVIIIe siècle, une minorité soninké, accablée par la détérioration des conditions climatiques et les guerres civiles répétées, vient progressivement s’installer au Fouta Toro (Mauritanie, Sénégal). Grâce aux conditions naturelles, politiques, économiques et sociales de cette région, elle se reconstruit et consolide son homogénéité.
Elle s’appuie alors sur les expériences migratoires antérieures – et infructueuses – des Soninkés dans la région pour adopter des stratégies identitaires sur le plan matrimonial, politique, social, spatial, religieux et économique, afin de conserver ses particularités sociolinguistiques au sein de la majorité halpoular. Cependant, à partir de 1890, elle voit ses structures sociopolitiques et économiques, ainsi que sa cohésion interne, bouleversées par le choc colonial qui s’inscrit dans la durée.
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